En ce mois sacré de Ramadan, malgré les très nombreuses difficultés existentielles auxquelles nous faisons face sur notre territoire, je serais un parlementaire de mon pays, je me rendrais en Ukraine pour témoigner de mon soutien à mes homologues ukrainiens. Une visite symbolique, mais fondamentale pour rappeler que cette guerre ne concerne pas uniquement l’Europe de l’Est : elle concerne aussi Mayotte et les Mahorais, et au plus haut point.
Mayotte a choisi, après la départementalisation, d’intégrer le statut de Région Ultra-Périphérique (RUP) en 2014, pour mieux structurer sa perspective de développement, et aussi pour affirmer davantage son attachement viscéral aux valeurs de liberté, de paix, de démocratie, de respect des droits humains.
Le fait européen est sur notre territoire essentiel en ce sens qu’il est porteur d’espoir d’un avenir meilleur.
Rien de grand ne peut se faire à Mayotte, aujourd’hui et demain sans la solidarité de l’Union Européenne ni sans le respect de ces acquis européens.
Or, c’est précisément pour ces principes, pour ces acquis européens que l’Ukraine se bat aujourd’hui, au péril de la vie de son peuple. La Russie, en envahissant militairement l’Ukraine, nie jusqu’à son existence en tant que nation, la considérant comme une simple invention de puissance impériale.
Ce déni d’identité nationale fait tristement écho aux arguments avancés par nos voisins les Comores, qui continuent de contester le choix des Mahorais de rester français. Ne disposant pas d’armée capable d’imposer un rapport de force à la France, c’est avec l’unique arme dont ils disposent, leur démographie, qu’ils essaient de saborder notre cohésion et notre developpenet.
Cette agression russe contre l’Ukraine, c’est l’histoire qui se répète : certains veulent effacer une nation, nier un peuple, gommer une volonté démocratique.
Si j’étais parlementaire, je serais allé à Kiev pour montrer que Mayotte est solidaire. Parce que leur combat, c’ est aussi le nôtre.
Zaidou TAVANDAY
Ancien candidat aux sénatoriales en 2023